A Propos

Première gorgée

C’est quoi ce truc ?

Allez-y. Faites le test. Prononcez cette simple phrase, avec assurance et fermeté. Et en public, tant qu’à faire : « J’aime la bière ». Et observez le résultat. On vous imaginera affalé dans un canapé. Un match de football à la télé. La paluche gauche dans le slip. Une cannette chaude dans la main droite. On vous soupçonnera de fouiller au fin fond des rayons d’un supermarché, cherchant, la bave aux lèvres, cette fameuse bière de luxe (*), 5 euros les 24 bouteilles, rapport prix-alcool imbattable. « Diantre, moi qui croyais cet homme délicieux, je découvre qu’il n’est qu’un rustre. »

Le but de Yapasquelakro, devenu en février 2016 Les Bières qui roulent ? Aller au-delà de ces préjugés.

Non, la bière n’est pas qu’un produit industriel, standardisé à l’extrême pour coller aux goûts du consommateur moyen. Mais un monde où se mêlent saveurs, arômes et couleurs. Un monde fait de diversité. Où cohabitent empires brassicoles et micro-brasseries. Brasseries traditionnelles et brasseries innovantes. Blanche, blonde, ambrée, brune ? Cela ne suffit pas. Il existe plus d’une centaine de variétés différentes. Certaines sont sans alcool. D’autres titrent à 26 degrés.
La bière appartient, comme le vin, au patrimoine culinaire mondial. Et elle n’est séparée de ce dernier que par un certain snobisme ambiant. On la trouve partout, sur les cinq continents, là où l’homme a, un jour, cultivé des céréales. Et depuis (presque) la nuit des temps.

On parlera donc dégustation, découverte. Et, à l’occasion, on donnera même un avis. Même si, comme l’écrit le critique Michael Jackson (non, vraiment rien à voir), “aucune bière ne saurait plaire à tout le monde, et c’est là mission impossible pour tout brasseur qui en chercherait la recette”.

Enfin, cela devrait être évident, mais il est encore utile de le préciser : l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, la bière doit être consommée avec modération. Et en prenant le temps de la savourer.

(*) Détail intéressant, et ironique, l’adjectif « de luxe » ne caractérise la plupart du temps que des bières de très mauvaise qualité.

 

Commentaires :

RPI dit :

C’est marrant, ça me rappelle un truc que j’avais écrit pour un projet “scolaire” qui consistait à parler de quelque chose de “personnel”, beaucoup écrivent sur leur passion. Donc j’ai fait comme beaucoup. Et j’ai parlé de bière.
Voilà la partie qui me rappelle furieusement ton paragraphe là haut :

“Il est toujours amusant de dire à des Français qu’on adore la bière, on peut en général lire instantanément dans leur yeux : ils vous imaginent sur votre canapé en caleçon devant le foot, buvant au goulot une bière blonde, la glacière de bières à portée. Parfois c’est un peu mieux, on gagne un « Aah, c’est bien ça ! » avant d’obtenir un « Tu n’aimes donc pas le vin ? » sur un air de compassion. Comme s’il fallait choisir et que je trahissais mon patriotisme en m’intéressant à cette boisson teutonique. Mais voilà, je n’aime pas le foot, par contre j’aime le vin. Et la bière. Et je la respecte et la déguste comme le vin. Quand on annonce qu’on fait partie d’un club de dégustation de bières, ça attire un peu plus de respect mais on a tout de même le droit à une petite remarque dans le genre « Qu’est ce que vous avez du vous mettre ! ». Je n’ai jamais eu de remarque de ce type-là lorsque je dis que je suis président d’une association d’œnologie. “

 

Augustin Arrivé dit :

“Justice has been done: servez-moi la petite soeur.” (B. Obama)